Définitions et types :
Je ne présente ici que les pathologies d’origine mécanique.
Les types de pied :
1/ Le pied plat, ou pied plat valgus :
C’est un pied caractérisé par une diminution de la hauteur de l’arche interne (la voûte).
« Valgus », ou « en pronation » signifie qu’il a tendance à basculer sur son bord interne. L’aplatissement progressif est une conséquence de cet affaissement interne, et c’est cet affaissement qui est problématique, car il risque d’entraîner de nombreuses complications au niveau du pied lui-même, mais aussi de tout le membre inférieur et le rachis (voir Causes et mécanismes).
2/ Le pied creux :
C’est un pied caractérisé par une augmentation de la hauteur de l’arche interne (la voûte) et un rapprochement de l’avant-pied et du talon (le pied semble tassé sur lui-même). Le gros orteil est souvent en griffe.
Les vrais pieds creux sont d’origine neurologique et sont beaucoup plus rares que les pieds plats valgus (extrêmement fréquents pour les raisons expliquées au paragraphe Causes et mécanismes).
Lorsqu’on parle de pied creux il s’agit donc le plus souvent d’une erreur de diagnostic (Kirsch et al 2000), en général parce que le pied a été catégorisé en décharge (assis ou allongé), alors que ça doit se faire en charge (debout); ou encore parce que l’on s’est fié uniquement aux empreintes podoscopiques, ce qui est trompeur (Capelle 2002).
Les déformations d’avant-pied :
Elles sont très fréquentes (voir Causes et mécanismes). Il s’agit de :
– L’hallux valgus (« oignon »), triple déformation du gros orteil. Touche plutôt les femmes en raison d’une laxité plus importante, et probablement des chaussures, plus pointues.
– L’hallux rigidus : c’est l’inverse de l’hallux valgus : le gros orteil ne dévie pas mais son articulation s’enraidit et devient douloureuse. Touche plutôt les hommes.
– Les griffes d’orteil (« orteils en marteau ») : attitude en flexion non complètement réductible des orteils. Source de cors dorsaux et plantaires.
– La bunionette (ou taylor’s bunion) : c’est l’hallux valgus du 5ème rayon, plus rare que son homologue du 1er rayon.
Autres pathologies douloureuses d’avant-pied :
– Le syndrome de Morton : c’est une irritation d’un nerf plantaire. Très douloureux, oblige à se déchausser au bout de quelques minutes de marche.
– Le syndrome algique du 2ème rayon : beaucoup plus fréquent que le Morton, il s’agit d’une sub-luxation progressive de l’articulation du 2ème orteil (en général). Très douloureux en phase débutante en raison de la tension sur la capsule articulaire.
– La bursite inter métatarsienne : c’est l’inflammation d’une petite bourse de sérum entre 2 os de l’avant-pied.
– Les sésamoïdopathies (pathologies des sésamoïdes) : ce sont 2 petits os (en forme de graines de sésame) présents sous la 1ère tête métatarsienne (en arrière du gros orteil), et qui peuvent être affectés par des fractures, tendinites, bursites…
Les semelles ont démontré leur efficacité dans le traitement des douleurs liées à ces pathologies (Landsman et al 2009).
Les tendinites :
Les tendinopathies sont très fréquentes au niveau de l’arrière pied (talon et cheville). Il s’agit de :
– La myo-aponévrosite plantaire, ou fasciite plantaire (« épine calcanéenne ») : c’est une inflammation des tendons et de l’aponévrose plantaires (enveloppe fibreuse, ou fascias). L’épine que l’on voir parfois à la radio est une calcification du tendon en raison de l’ancienneté de la pathologie.
Ce n’est que le signe radiologique et n’est pas corrélé à la douleur : on peut avoir une douleur sans épine, ou une épine sans douleur. La douleur est liée aux phénomènes inflammatoires et aux micro dilacérations des tissus, eux-mêmes favorisés par le dérèglement postural (voir Causes et mécanismes)
Le 1er traitement recommandé est le port de semelles (Yucel et al 2013).
– La tendinite d’Achille : inflammation du tendon d’Achille (tendon calcanéen). Elle est particulièrement favorisée par un tendon d’Achille trop court, ou insuffisamment extensible.
– La tendinite du tibial postérieur (anciennement jambier postérieur) : inflammation du tendon du tibial postérieur.
– La tendinite des fibulaires (anciennement péroniers) : inflammation des tendons des fibulaires.
Ces tendinopathies sont particulièrement favorisées par les problèmes de pieds valgus, instables.
Causes / mécanismes :
Ces pathologies sont dues à une surcharge mécanique des articulations, muscles, tendons, etc.
Cet excès de pression ou de tension peut être liée à des causes internes et externes :
– Internes :
¤ le dérèglement de la posture, avec notamment le phénomène extrêmement fréquent d’antériorisation de la ligne de charge : le sujet se tient trop « penché en avant ». (voir Lombalgie & sciatique)
C’est une tendance naturelle chez l’homme en raison de son architecture même (Hicks 1961, Gagey et Weber 2004), mais qui devient pathologique si elle est trop marquée.
Elle s’accompagne d’un affaissement du pied (« pronation ») (Kapandji 1977, Bensussan et Nicolas 1983), qui potentialise les contraintes au niveau du pied (Villeneuve 2003) et du membre inférieur (Branswaithe et al 2004, Fong et al 2008), par les compressions et tensions qu’il entraine.
¤ le surpoids favorise aussi ces contraintes.
– Externes :
Micro traumatismes sportifs / professionnels, antécédents traumatiques, chaussures inadaptées…
Si ces causes ne doivent pas être négligées, elles ne sont cependant pas les principales. Comme le disait Françoise Mézière, le corps de l’Homme se déforme davantage sous l’influence de ses propres contraintes (donc les tensions de ses propres muscles liées au dérèglement de sa posture) que sous les contraintes extérieures. (Mézière 1984)
Traitement :
Ces pathologies étant mécaniques, les traitements les plus adaptés sont physiques : il faut corriger le défaut de posture, notamment à l’aide de semelles posturales, qui permettent de limiter l’antériorisation de la ligne de charge et l’affaissement plantaire de manière simple et non invasive. (Hayda et al 1994, Burgess et al 1996, Janin 2003). (voir Traitements posturaux)
NB : La correction de la posture permet de diminuer ou supprimer les douleurs et limiter les risques de récidives, ainsi que de ralentir ou d’arrêter l’évolution des déformations. Elle ne permet pas de corriger ce qui est déjà déformé.
La chirurgie est le seul moyen permettant de corriger les déformations, mais n’apporte pas de correction posturale globale, et ne protège donc pas des risques de récidives.
La chaussure reste un élément important : on évitera de porter des chaussures à semelle trop molle et/ou trop épaisse qui anesthésient les récepteurs plantaires, et donc augmentent l’instabilité et ses conséquences (Villeneuve et Villeneuve-Parpay 2005). On veillera aussi à éviter les chaussures trop étroites / pointues ou trop rigides au niveau de l’avant pied car elles peuvent favoriser les déformations et les pathologies douloureuses de l’avant-pied. (voir Chaussure et pathologies)
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Date de création de la page : 03/06/2013
Date de dernière modification : 03/06/2018
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